Depuis dimanche 31 janvier, toute entrée et sortie en France, à destination ou en provenance d’un pays extérieur à l’Union européenne est interdite, sauf motif impérieux. Une drastique limitation de nos libertés fondamentales.

Consultez sur ces liens, les informations détaillées sur les conditions d’entrée et de sortie : 

Consulter le lien d’informations du Ministère de l’Intérieur 

Liste indicative et non exhaustive de laboratoires où réaliser un test PCR à Rio de Janeiro

Covid-19 Foire aux questions

Il s’agit d’une contrainte sans précédent de nos libertés fondamentales qui modifie drastiquement la position adoptée jusqu’à maintenant par la France au regard de ses ressortissants à l’étranger et de leurs familles. Si elle peut être justifiée par les exigences sanitaires, elle a surpris et préoccupé élu·es et citoyen·nes et pêche par son manque de précision (comme d’autres mesures similaires adoptées depuis la crise sanitaire). 

Avec d’autres élu·es consulaires d’Amérique latine, nous avons co-signé une lettre adressée aux sénateur·rices. Une pétition “pour le retrait de la décision discriminatoire interdisant l’entrée et la sortie des Français de leur propre pays” circule également. Elle rappelle en effet que cette mesure viole le droit international qui reconnaît à chacun le droit d’entrer sur le territoire de l’État dont il est le ressortissant. 

Si l’on peut comprendre la nécessité de réduire les déplacements en provenance de pays comme le Brésil où le variant circule, la préservation du droit fondamental doit rester une boussole pour tout législateur. Elle engendre entre autres des vulnérabilités sur le plan sanitaire puisque cette restriction intervient alors que le gouvernement vient d’annoncer la possibilité pour les Français de l’étranger de se rendre en France pour se faire vacciner. D’autres mesures de protection sanitaires sont possibles, sans violer le droit fondamental. 

Il semble toutefois que cette restriction soit avant tout dissuasive, mais nous avons trop peu d’informations à ce stade pour en évaluer l’impact. Le manque d’information et la précipitation dans l’application de ces mesures laissent les Français·es de l’étranger vulnérables, sans savoir quels documents sont valides pour justifier leur voyage, et dans le cas où le test Covid est fait à l’arrivée, comment va se passer la quarantaine et comment est-elle compatible avec certains des motifs impérieux comme des hospitalisations ou des décès… 

Un autre point préoccupant est que les compagnies aériennes privées se retrouvent à pouvoir filtrer les voyageurs “autorisés” à embarquer avant que ceux-ci aient vu la police des frontières ce qui pose un problème de légitimité.